LE MANIFESTE DE LA COMPAGNIE PROVISOIRE

Les systèmes de production et de diffusion influent sur le processus de création. Les spectacles finissent par s’y dissoudre dans le temps et s’éloigner de toutes réalités. Nous écrivons ce manifeste pour affirmer nos exigences et investir un nouveau cadre de création. Il est essentiel d’élaborer de nouveau récits, de partager de la mémoire, de poser notre empreinte. Nous espérons que ce manifeste permettra à notre idéal de théâtre de s’affranchir de toutes les contraintes qui pourraient mettre des freins à son imaginaire.

Le théâtre doit pouvoir s’inventer dans l’urgence. Comme un cri. Il doit être réactif, puissant, et se faire l’écho des violences de notre temps. Il est dans le monde et n’a pas d’autres alternatives que de se vivre. En cela il est éphémère. C’est sa grande force.

Tout spectacle de la compagnie provisoire devra d’abord être une aventure humaine.

Il pourra s’installer partout.

Il conservera le caractère brut de l’espace.

Il s’appropriera toutes les formes d’écriture.

Il élaborera sa dramaturgie à partir de la présence des interprètes.

Il interrogera en toute liberté la place du public, pour rendre plus active sa perception.

Il proposera une esthétique sans artifices.

Il travaillera sur l’épure afin d’atteindre l’essentiel.

Il sera porté par des interprètes-créateur.rices.

 

(Montpellier, août 2007)

 

(Faîtes connaissance avec les acteur.rice.s qui portent ce Manifeste et constituent l’équipe de la Compagnie Provisoire, ainsi que son metteur en scène Julien Guill.)